*** Et si le spermatozoïde mon père avait raté l’ovule de ma mère ?***

 

Si ce frêle spermatozoïde avait pris un détour,  

Si sa queue frémissante s’était brisée en cours,  

Je ne serais rien, pas même un regret,  

Pas même un soupir effacé du passé.  

 

Si ce spermatozoïde avait fléchi, 

Si son frisson de vie n’avait jamais surgi,  

Je ne serais qu’un rêve, un murmure inconnu,  

Un être effacé avant d’être né 

 

Aurais-je manqué à quelqu’un, à quelque chose ?  

Ou suis-je un hasard, une goutte d’eau sur une rose ?  

Si je n’étais pas né, le ciel aurait-il pâli ?  

Ou bien l’univers aurait-il même tressailli ?  

 

Aucun matin tiède, aucune nuit sans sommeil,  

Ni d'amour à rêver, ni de paysage à admirer.  

Pas de rêves à réaliser,

Ni de combats à livrer

 

Pas de traces sur la terre,

Ni de routes à choisir

 Pas d’héritage à transmettre.  

Ni d’erreurs à commettre

 

Pas de projets d’infrastructures à étudier

Ni de méthodologies à développer

Pas de rapports au nom de la SCET à rédiger

Ni de vie d’économiste consultant à mener 

 

Pas de larmes, pas de joies, pas d’amour à nourrir,  

Pas d’aube à attendre, pas de fleurs à sentir 

Le monde aurait continué à tourner sans jamais soupçonner  

Qu’un battement d’aile d’un seul spermatozoïde aurait pu tout changer.  

 

Le ciel serait le même, sans que personne ne prononce mon nom,  

Les vents souffleraient sans chanter ma chanson,  

Et nul ne saurait ce qu’aurait été  

Le visage d’un homme qui n’aurait jamais existé. 

 

La vie aurait continué, sans pause ni détour,  

Sans moi pour l’aimer, sans moi pour en faire le tour  

Aurait-elle même vacillé d’une seule seconde,  

Si je n’avais jamais existé dans ce monde ?

 

Mais le spermatozoïde de mon père a su trouver son chemin,

Et me voilà, poussière d’individu balloté par le destin

Portant sur mes épaules le poids du mystère.  

Je suis là, malgré tout, perdu dans l univers  

 

Puisque je suis là, autant aimer mon prochain,  

Avant que la mort n’efface ma trace

Puisque je suis là, autant avancer,  

Et faire de ma vie un poème à chanter.  

 

Sadok Zerelli

 


 


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