***Je n’ai plus de temps à perdre***

 

Je n’ai plus de temps à perdre  

À expliquer qui je suis,  

À justifier mes pensées,  

Mes silences et mes nuits.  

 

Je n’ai plus de temps à perdre  

À frapper aux portes closes,  

À parler à ceux qui cèdent  

Aux faux-semblants, aux métamorphoses.  

 

Je n’ai plus de temps à perdre  

Avec ceux qui ne voient rien,  

Qui passent sans jamais entendre  

Le poids secret de mes chagrins.  

 

Je n’ai plus d’espace en moi  

Pour les âmes indifférentes,  

Celles qui jugent, celles qui croient  

Que ma personne est insignifiante. 

 

Je n’ai plus de temps à perdre, même une seule heure,  

À mendier des regards, à quémander des cœurs.  

J’ai trop donné, trop cru, trop attendu en vain,  

À espérer des mots qui ne viendront pas enfin 

 

Je n’ai plus de temps à perdre avec des cœurs de pierre,  

Des visages sans âme, des amitiés poussières.  

Je veux des cœurs ouverts, des âmes qui résonnent,  

Qui n’ont pas peur d’aimer, qui n’ont pas peur de donner 

 

Je n’ai plus de temps à perdre,  

Et c’est tant mieux, après tout.  

Je préfère une route solitaire  

Que des pas perdus pour rien du tout.

 

J’ai tant donné, tant attendu,  

Espérant un mot, un geste,  

Mais leurs cœurs sont des statues,  

Et leur monde, une forteresse.  

 

J’ai vu trop de silences,  

Trop de gestes sans chaleur,  

Trop d’absences en présence,  

Trop de sourires sans couleur.  

 

Alors je casse mes chaînes,  

Je m’éloigne sans retour,  

Je ne veux plus qu’on me freine,  

Je veux vivre, et c’est mon tour.  

 

Je préfère suivre ma route,  

Sans regret et sans remords,  

Laissant derrière moi le doute,  

Les cœurs fermés, les corps morts.  

 

Car il est tard, et ma flamme  

Ne veut plus brûler en vain.  

Je garde au creux de mon âme  

Ceux qui ont su me tendre la main

 

Je n’ai plus de temps à perdre,

Et c’est bien ainsi,  

Car enfin je me retrouve,

Et trouve le vrai sens de ma vie.

 

Sadok Zerelli

 

 

 

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