***Nous sommes tous des africains***
Brisés par la faim,
chassés par l’argile.
Le vent les porte,
l’espoir les guide,
Mais ici, hélas, tout
est aride.
Leurs pas résonnent
dans nos ruelles,
Ombres perdues sous la
dent des querelles.
On les traque, on les
maudit,
Comme si leur peau
portait le délit.
Noirs sous le soleil,
sombres dans la nuit,
Ils rêvent d’un pain,
d’un toit, d’un bruit,
Autre que l’insulte,
autre que le coup de poing,
Autre que l’ordre de
partir au loin.
Ont-ils oublié, ceux
qui jugent,
Que l’exil fut aussi
leur refuge ?
Que leurs ancêtres,
aux temps passés,
Étaient ces hommes
qu'on veut chasser ?
Frères d'Afrique,
pardonnez l’oubli,
La peur des âmes, la
haine, l’ennui.
Un jour, la terre
ouvrira ses bras,
Et l’homme ne se
mesurera plus à sa peau, mais à sa foi.
Pardon, mes frères,
vous qui fuyez la guerre,
La faim, l'oubli,
l'exil amer.
Vos pas fatigués sur
nos terres échouent,
Cherchant refuge sous
un ciel trop flou.
Pardon, mes frères,
pour l’ignorance,
Pour ces chaînes
tissées d’arrogance.
Nos cœurs ont oublié
l’hospitalité,
Ils ont laissé la peur
les dominer.
Vos rêves chavirent
dans l'ombre de nos rues,
Où l'on vous traque,
où l'on vous tue.
Vos visages brûlent
sous des regards de fer,
Où l'on vous traite en
indésirables, en étrangers de l'enfer.
Les chaînes ont
changé, mais les cris demeurent,
Les insultes pleuvent,
les cœurs se meurent.
Vous êtes noirs, et
c'est votre offense,
Dans ce pays qui
oublie son essence.
Car hier encore, nous
étions vous,
Chassés, opprimés,
traînés à genoux.
Nos pères savaient
l’exil, la douleur,
Mais ont-ils perdu
leur propre mémoire ?
Pardon, mes frères,
pour l'oubli, la haine,
Pour ces blessures,
pour tant de peine.
La mer vous rejette,
la terre vous nie,
Mais sachez que
l’histoire vous rendra la vie.
Sadok, Zerelli
Commentaires
Enregistrer un commentaire