***Qui suis-je ?***

 

Suis-je l’auteur de ma vie 

Ou son acteur ou spectateur ?

Un corps qui marche sans boussole,

Un prisonnier dans une geôle ?

 

Suis-je moi, ou ce que j’en fais ?

Ou ce que les autres croient que je suis ?

Peut-être suis-je… ce simple passager

En marche, sans jamais de paix.

 

Suis-je ce corps usé par la fatigue,

Ou ce regard qui navigue

Entre le doute et l’espérance,

Entre le manque et la présence ?

 

Je ne sais plus si j’existe vraiment,

Ou si je joue, doucement,

Le rôle écrit par d’autres mains,

Sans mon choix propre, sans lendemain.

 

On m’appelle par mon prénom,

Mais suis-je ce Sadok, cette illusion ?

Un puzzle aux pièces dispersées,

Où rien ne semble jamais fixé.

 

On me voit, je fais illusion,

Mais sous ma peau, quelle version ?

L’homme debout ou l’homme brisé,

Le vrai vivant ou l’emprisonné ?

 

Suis-je ce que je dis, ce que je tais ?

Ce que j’espère, ce que je hais ?

Un nom ? Une voix ? Un souvenir ?

Ou ce doute qui ne veut mourir ?

 

Suis-je ce que j’ai vécu ?

Mes regrets, mes joies, mes refus ?

Ou suis-je ce que je cache encore,

Ce que je tais, ce que j’ignore ?

 

Je vis, j’avance, je me débats,

Mais suis-je libre, ou sous contrat ?

Je parle, j’écris, je me débats,

Mais qui mène vraiment ce combat ?

 

Je suis peut-être un battement,

Un souffle parmi tant de vents,

Un rêve que je porte à bout de bras,

Sans savoir s’il m’appartient ou pas.

 

Je marche dans mes propres pas,

Mais qui trace vraiment ma voie ?

Est-ce moi ce corps qui vieillit,

Ou l’enfant en moi qui gémit ?

 

Je me lève, je parle, j’agis,

Mais au fond, qui décide, qui choisit ?

Est-ce l’instinct, l’ombre ou le jeu

D’un vieux rêve porté à deux ?

 

Je dis "je", mais qui parle en moi ?

L’enfant brisé ? Le vieil homme las ?

Le fou qui rit pour ne pas pleurer

Ou le sage qui ne sait que douter ?

 

Suis-je moi ? Question sans fin.

Un vertige au bord du matin.

Mais tant que je doute, je résiste —

Peut-être est-ce là que j’existe.

 

Suis-je moi ? Je n’en sais rien.

Mais j’écris. Et c’est mon seul lien.

À défaut d’être, je m’écris

Pour ne pas mourir sans un cri.

 

Sadok Zerelli

 

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